Courrier des Lecteurs

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Deux personnalités remarquables

#32 · le 10 mai 2025 · Denys Calu

J’ai beaucoup apprécié votre numéro hors série « Fascisme stopper l’épidémie », mais je m’étonne que vous ne citiez pas deux personnalités remarquables impliquées dans cette lutte contre le fascisme : Salomé Saqué avec Résister (éditions Payot) et Mona Chollet avec son blog « La méridienne ». Ces deux femmes sont journalistes et essayistes, elles ont le mérite d’écrire très clairement et leurs passages dans les médias confirment la crédibilité et la force de leurs engagements, notamment sur France 5 dans La grande librairie.

La meute

#31 · le 07 mai 2025 · Jean-Pierre Lefebvre, ex-secrétaire de Roland Leroy, de René Cance au Havre, d’Irénée Bourgois à Dieppe

Jusqu’où ira l’effondrement moral et intellectuel des pratiques politiques du capital – ici le CAC 4O – dans son acharnement morbide à poursuivre son système suicidaire d’accumulation surproductiviste et stérile de travail humain, spolié aux travailleurs en milliards entassés sans les banques, corollaire des surdensités urbaines dans les villes de béton invivables, qui conduisent à l’extinction rapide de l’humanité sous le réchauffement climatique et la fin des espèces ?
Les fake news et la manipulation de milliards d’humains par les Gafa et l’IA ont produit Trump, ce fou furieux de la régression économico-politique. La France lui emboîte le pas sauf qu’il y perdure ce fait extraordinaire, incroyable : la survivance de l’ultime parti révolutionnaire de masse in the world, LFI ! Son mérite historique est irremplaçable, après cent ans de division à gauche. Au Congrès de Tours, Blum rompit avec les révolutionnaires russes après avoir soutenu la guerre de 14-18, bien qu’il fût secrétaire du pacifiste Jaurès avant son assassinat. La tradition de la trahison sociale-démocrate était lancée ! 38, 45, 56, 83 ne furent que des rééditions !
L’ineffaçable mérite historique de Mélenchon est d’avoir, cent ans plus tard, débarrassé de l’horrible tare stalinienne, enfin réuni la gauche sur un vrai programme de remplacement du capitalisme, grâce à l’autogestion, seule issue au système de prédation qui mène l’humanité à la catastrophe dystopique ! Les socio-démocrates en viennent à choisir Glucksmann, rejeton d’un philosophe bourgeois de droite et de pacotille, étonnant sous-produit de ce courant capitulard que la meute télévisuelle s’emploie à gonfler.
Certes, Mélenchon dirige LFI sans naïveté. Il connaît bien les histoires sordides de la fin des partis révolutionnaires qui n’ont ni subsides ni postes à distribuer pour calmer les inévitables impatiences arrivistes. Le PCF après avoir su éviter Lecoeur ou Marty, passa de 20 à 2 % des voix en faisant gagner Marchais sur Leroy, son adversaire de vingt ans à la direction du PCF dans des turpitudes sans fin dont je fus moi-même le témoin comme proche de Leroy ! Staline était en 1940 le seul survivant du premier comité central du PCUS de 1917 : il avait fait exécuter les autres !
En France, la justice libérale bourgeoise a au moins protégé le parti ouvrier de ce massacre, mais c’est Marchais, braillard, ignare, qui, après 40 ans d’une lutte sans merci, avec l’aide des Russes, gagna sur Leroy, intelligent, ouvert, cultivé, dirigeant de la Résistance à 17 ans. Depuis, la même stupidité perdure sous la forme de l’infiltré Roussel, tout dévoué aux thèmes de la droite la plus classique, battu pour cela aux élections et qui ose évoquer la « secte » à propos de LFI. Il sait de quoi il parle avec son PCF sans adhérents ni suffrages. En dehors d’ultimes héritiers incorrigibles dans trois ou quatre départements, où sont les adhérents ? Mélenchon a su s’entourer de jeunes intellectuels brillants et incorruptibles, c’est son autre mérite !
Question à quelques-uns de mes anciens camarades du 76, département de Leroy : comment peut-on demeurer dans le même parti que Roussel, de la meute médiatique anti-LFI et pro CAC 40 ?

#30 · le 05 mai 2025 · Marie-Hélène Robineau · Tours

Je n’ai pas vu dans mon hebdo préféré (ou l’aurai-je manqué ?) une présentation du livre Je suis ma liberté, de Nasser Abu Srour, Palestinien emprisonné en Israël depuis des années et pour longtemps sans doute encore.
« Ce n’est pas un documentaire sur la condition carcérale et les prisonniers palestiniens, c’est un grand texte littéraire. »
Beaucoup de quotidiens, hebdos, radios en ont dit un mot. Voici le texte de présentation de Gallimard : « Incarcéré à perpétuité dans les geôles israéliennes, Nasser a dit adieu au monde. Au fil des années, un lien particulier s’est noué entre ce Palestinien et le mur qui lui fait face : celui-ci s’anime, répond et change d’apparence selon que l’espoir ou le renoncement domine. Surtout, il lui inspire ce texte. Depuis sa cellule, Nasser raconte son histoire et celle de son peuple comme s’il les extirpait du mur, faisant surgir par ses mots le monde qu’il a quitté. Lorsque Nanna, une jeune avocate qui rend visite aux prisonniers, s’éprend de cette âme libre, le monologue du condamné devient dialogue ardent. Mais l’amour peut-il patienter ?
Tels les Bédouins puisant dans un lexique infini pour décrire le désert, Nasser Abu Srour fait de sa prison un univers en expansion. Entre réalité et onirisme, Je suis ma liberté est un hommage visionnaire au pouvoir émancipateur de la littérature. »
C’est un beau texte, on est très bouleversé par cette lecture, ce n’est pas “un documentaire” qui raconterait tout ce que nous savons déjà. Je pense qu’il a vraiment sa place dans Politis, qui se fait toujours l’écho des livres concernant la Palestine. Même si, je sais, vous ne pouvez pas parler de tous les livres.

À propos de la Charte d’Amiens

#29 · le 03 mai 2025 · Jean-Pierre La · Rouen

Dans son parti pris du 1er mai, Pierre Jacquemain lance un pavé dans la mare. Si l’objectif est d’ouvrir un débat, c’est réussi ! Il y a plusieurs interprétations de la charte d’Amiens mais la proposition de la mettre entre parenthèses est stimulante. Dans le cadre de l’archipel des confluences (archipel-confluences.org) nous expérimentons les conditions d’une convergence dans la « société civique » (dont les ONG, associations, syndicats) et avec les partis politiques. En respectant l’identité et le périmètre d’intervention de chacun. Ni soumission, ni combats qui s’ignorent.
Alors comment faire ? Nous nous appuyons notamment sur les travaux d’Édouard Glissant, le poète antillais : succinctement, dans un archipel, chaque Île a son histoire, son « identité racine » mais aussi son « identité-relation » et çà fonctionne à partir du moment où les structures de coordination (« un voilier-atelier ») ne sont pas des structures de domination mais de service.
Les syndicats s’adressent à l’ensemble des travailleurs et des chômeurs, ils cherchent à défendre leurs conditions de travail et de vie, mais en tenant compte de la diversité des salariés et des adhérents. S’inféoder à un parti, c’est se couper de la masse des travailleurs. Ce qui n’exclut pas des actions communes, dans des contextes donnés et sur des champs spécifiques. Comme cela a été le cas face à l’extrême droite lors des dernières législatives. Même si, par exemple, la CGT et la CFDT le jouent différemment. Les syndicats ne se sont pas alignés derrière les partis, ils ont défendu ensemble des objectifs et des valeurs partagés. Avec leur autonomie et singularité.
De même, les grandes associations, les ONG interviennent sur des champs particuliers, vers un public ciblé et avec des modes d’intervention qui leur sont propres.
Les lieux d’initiatives communes ne peuvent être des lieux de subordination à un parti, ce qui serait trahir la fonction généraliste d’un syndicat. Sur la base de revendications et d’objectifs partagés, les partenariats peuvent s’établir et devenir pérennes s’ils sont égalitaires et dans l’acceptation du rôle spécifique de chacun. Le pacte du pouvoir de vivre rassemble des syndicats (CFDT, UNSA…), des ONG (Oxfam, FNH…), de grandes associations (ATD quart-monde, le Coorace, Réseau action climat, le Pacte civique, la Cimade…). Sans enjeu de pouvoir, dans la diversité de leurs actions, ils convergent utilement dans des rapports égalitaires.
De même l’alliance écologique et sociale rassemble des syndicats (FSU, secteurs CGT, Solidaires, Confédération paysanne), des ONG (Greenpeace, Oxfam…), des associations (amis de la terre, Attac…). Convergence entre l’écologie et le social, dans notre univers actuel de polémiques, de bruit et de fureur, comment cela est-il possible ?
Parce que chacun a pris conscience des limites de son action et des dimensions qu’il a du mal à prendre en charge : pas de bifurcation écologique sans implication des travailleurs ; pas de victoire sur les reconversions sans prise en compte des enjeux écologiques…
Parce que dans les directions locales et nationales de ces structures, les responsables n’ont pas cherché à dominer mais à coopérer pour obtenir des résultats.
Cela renvoie, comme le dit Pierre Jacquemain, à des débats centraux et urgents dont vous pourriez être l’outil et sur lesquels nous et beaucoup d’autres travaillons (de manière trop dispersée).

On arrête tout et on réfléchit !

#28 · le 04 mai 2025 · Jean-Pierre Lancry

Jérôme Guedj a été agressé dans la manif du 1er mai sur le stand du PS par les black blocs avec le soutien de manifestants… évidemment condamnables sans bégayer. Même si, après, il faut comprendre ( pour les dépasser) les ressentis des citoyens manifestant leur soutien à Gaza et contre les divers retournements du PS.
Marine Tondelier, pressée par les journalistes, a d’abord refusé de répondre à une question provocatrice, et elle finit par condamner du bout des lèvres. Pour s’excuser plus tard de cette hésitation, et vraiment, rien ne permet de douter de sa position. Espérons que cela lui servira pour l’avenir et répondre à certains journalistes qui ne pensent ni au 7-Octobre, ni a Gaza, ni au dérèglement climatique, mais au dérapage verbal qu’ils pourront ramener fièrement à leur rédaction qui les remerciera comme il se doit. Sinon elle rejoindra le cercle des personnalités mediatico-politiques « contestables » qui font l’audimat et le buzz mais gâchent leur potentiel auprès des citoyens. Alors qu’il y a urgence d’avoir une équipe pluraliste, cohérente, et sereine pour dépasser les emballements verbaux, travailler les vraies divergences et ouvrir urgemment des chemins d’espoir.
Dans son édito du 2 mai, Laurent Joffrin, à froid, bien tranquille chez lui, a fait rentrer la réalité dans son analyse préconçue : constater la débilité de LFI, leur soumission (les perroquets), valoriser le PS comme seule solution et, puisque l’occasion lui en est donnée, taper sur la secrétaire nationale des écolos qui devient trop populaire. Et les mots sont ciselés. Et bien sûr un éditorialiste malin de droite extrême s’en est tout de suite servi.
Il y a évidemment du vrai dans ce qu’il dit, il a le droit de défendre cette thèse, mais ce n’est pas le problème. L’utilité et la responsabilité du journalisme politique, c’est de rendre compte de la réalité dans sa complexité, les ressentis, les contextes. Analyser, faire comprendre, ouvrir des chemins de réflexion, pas ajouter de l’huile sur le feu, ce qui semble être le sport favori par les temps qui courent.
Alors, halte au feu ! On arrête tout et on réfléchit ! Ensemble ? Comment et où, dans un espace convivial et partage ? Beaucoup d’initiatives diverses sont prévues : 21 juin, 27 juin, 2 juillet et en août a Bordeaux, en octobre à Sète, avec des objectifs, des périmètres d’intervention et des réseaux très différents, mais tous lucides sur la menace d’extrême droite et pas qu’en France, et sur le compte à rebours du dérèglement climatique. On s’y met ?

Le 3 mai, journée festive de la presse

#27 · le 04 mai 2025 · Angel Leyrit

À l’aune d’une récente enquête, la défiance publique vis-à-vis des médias ferait plus que jamais rage. Faut-il pour autant se priver d’information et amalgamer et caser dans le même panier toute la presse de France et d’ailleurs ? En tant que lecteur je ne puis accréditer une telle sentence. Imaginons un instant un monde privé d’information. Ce serait le libre cours à de fâcheuses spéculations fantasmatiques, aux rumeurs créant inexorablement « l’irrationnel ». Si cela se généralisait nous en serions meurtris car il s’agit de la défaite de l’intelligence et de la probité tout court. Mais, ouf ! Notre presse aime faire des ensembles et être ensemble. Ce mot « ensemble » n’a pourtant pas bonne presse aujourd’hui, quoi qu’en en pense. La mode est plutôt à la fragmentation, la segmentation, la spécialisation, ce qui vire parfois au narcissisme et au regard de taupe.
Or, il y a beaucoup à gagner à prendre de la hauteur et à voir que l’ensemble existe : c’est une pelote de fils déroulés jour après jour à travers des rhétoriques rédactionnelles et ce quels que soient les thèmes abordés et analysés. La seule boussole est l’exigence critique, une information indépendante qui, autant que faire se peut, protège (lecteurs inclus) d’une quelconque altération culturelle.

Le retour des courroies de transmission ?

#26 · le 04 mai 2025 · Pascal Lacroix

Dans le n° 1860 de Politis, Pierre Jacquemain nous dresse, avec raison, la liste des périls qui nous menacent ainsi que « le mur » que nous risquons de nous prendre, à l’approche des échéances électorales à venir. En conséquence, il en appelle à mettre de côté, pour quelque temps au moins, la Charte d’Amiens, texte fondateur de l’indépendance des organisations syndicales par rapport aux partis politiques.
Pendant combien de décennies a-t-on déploré, et critiqué, les « courroies de transmission » existantes entre certains syndicats et partis ? Si ces temps semblent désormais révolus et irréversibles, ils ont terriblement nui à l’image des syndicats, d’où leur trop faible implantation aujourd’hui.
Devant ces tristes prévisions, faudrait-il revenir en arrière? Pierre Jacquemain affirme que nous paierons cher « le luxe de la division » et appelle à ne plus rester « chacun dans son couloir de nage ». Chacun peut avancer « dans son couloir », ce qui n’empêche en rien d’aller tous dans la même direction. À gauche, associations, syndicats, partis, sans être d’accord sur tout, tout le temps, aspirent à une même société, de justice et de partage, chacun à sa façon, dans le respect mutuel, avec ses outils, ses méthodes, ses compétences…
Méfions-nous en ces temps guerriers à outrance, de ceux qui ne veulent voir qu’une seule tête, en rang, bien alignés, petits soldats dociles, entrainés à laisser leur cerveau au vestiaire…

La Charte d’Amiens

#25 · le 02 mai 2025 · Didier Delinotte

Bonheur que de lire le dernier « parti pris » de Pierre Jacquemain sur la Charte d’Amiens dans le n° 1860. J’ai moi-même bataillé, en vain, dans mon syndicat pour que l’on puisse essayer de dépasser, lorsque les circonstances historiques l’exigent, cette charte qui n’est pas non plus un décalogue. Certes, elle garantit l’indépendance syndicale par rapport au politique, en plus de définir la « double besogne », à savoir combattre la misère matérielle et morale des travailleurs mais aussi, et peut-être surtout, impulser la transformation sociale.
Déjà, lors de la séquence des européennes et des législatives de l’été dernier, des débats autour de cette charte avaient fait rage dans les rangs syndicaux, associatifs et politiques (voir Mélenchon qui s’y était mal pris).
Les forces syndicales et associatives s’étaient très majoritairement unies derrière le NFP, même si certains syndicats l’ont fait sans le dire, pour ne pas déroger à cette sacro-sainte charte et éviter des déchirures dans leurs rangs.
Il est des périodes historiques, et nous en vivons une, où il faut savoir requestionner les bases, les fondamentaux et les pratiques. Quand le RN est à près d’un tiers des votants, l’urgence n’est-elle pas à revoir certaines règles réputées intangibles ?
Il n’est pas question ici d’abandonner les principes de la charte et de retrouver un syndicalisme « courroie de transmission » des partis politiques, mais il faut aussi prendre conscience que la montée des périls exige de nous, gauche syndicale, associative ou citoyenne, des ajournements stratégiques pour sauver ce qui peut l’être face à la déferlante ultradroitière et néofasciste. Pour le dire autrement, de l’unité, indépendamment des identités politiques parfois surjouées et des petites différences « narcissiques ».
Comme le dit Jacquemain, il sera temps après de regagner nos « couloirs de nage », pour ne pas dire nos chapelles (c’est moi qui le dis, pas lui). « Quand les blés sont sous la grêle, bien fou qui fait le délicat », poétisait Aragon. On en est malheureusement là. Minuit dans un siècle pourtant encore si jeune…

Les coopératives, un modèle d'espoir

#24 · le 27 avril 2025 · Roy Cusack

Notre monde va mal, même très mal ! Cet appel s’adresse à toute l’Humanité quel que soit votre pays, votre nationalité, votre religion, votre gouvernement, votre syndicat, votre origine ethnique, votre parti politique, votre association, etc. Roy Cusack est allé à travers le monde à une dizaine de Forums Sociaux Mondiaux (FSM) et c’est intéressé surtout à la Coopération !
Puisque notre monde ne va pas bien que pouvons-nous proposer ? Est-ce peut-être la coopération au lieu de la confrontation dans notre système néolibéral actuel avec des guerres, des exploitations, des injustices, un enfant qui meurt de faim toutes les 11 secondes, des luttes pour le pouvoir et surtout ne pas agir suffisamment pour freiner puis, si possible, arrêter le réchauffement climatique ! Est-ce que c’est un message de Dieu et toute simplement de la Nature ? Nous nous disons, comme les Colibris, que ceux qui ne tentent rien n’auront rien ! Et demain il sera peut-être trop tard !
Et pourtant une étoile se lève avec cette autre manière d’entreprendre des entreprises coopératives ! Comme dit le Président des S.C.O.P, Jacques Landriot, notre mouvement est enfin reconnu comme étant le modèle économique de demain dans un autre modèle de société !
Dans le remarquable magazine « Participer » des S.C.I.C. et S.C.O.P. qui vient de publier le livre « Vivre en Coopération », l’économiste Éloi Laurent nous dit « La coopération est la force principale de la prospérité humaine. Si on essaie de se replacer dans le temps long en anthropologue pour essayer de comprendre comment l’humanité avance, on réalise que c’est par la coopération. Ce qu’on sait faire depuis des millions d’années entre êtres humains, c’est échanger, partager, mettre en commun nos capacités » Il va même plus loin : « La coopération n’est pas l’alternative, c’est le moteur essentiel de l’humanité depuis toujours, il s’agit de dire que nous ne sommes pas l’alternative, mais le cœur ! Nous sommes face à un État qui est hélas happé par les logiques néolibérales donc on ne peut compter sur la puissance publique pour prendre soin de la coopération car concrètement elle défait les mécanismes de la coopération »
NOTRE APPEL
Nous demandons donc que toute entreprise non coopérative (S.C.O.P ou S.C.I.C.) soit taxée d’un impôt supplémentaire de 5 % sur son résultat annuel ! Cet argent sera investi par l’État dans les services publics, de la transformation écologique, de la santé, de l’éducation, de la sécurité etc. ! Il est donc évident que ceci ne freinera pas mais stimulera notre économie et servira comme exemple pour le monde entier !
Nous vous sollicitons pour signer cet appel

Des compromis politiques utiles et nécessaires

#23 · le 27 avril 2025 · Gildas Le Coz

J’ai fait partie des contributeurs politiques et matériels à la création de Politis. Dans ma mémoire c’est contemporain de la tentative de refondation de la gauche qui a suivi la double rupture de 84. La mise au ban du PCF d’un courant politique prêt à transformer en énergie les aspirations des années 36 + celles des années 68, et de transformer en stratégie de longue durée, fonction tribunitienne et fonction gouvernementale. Au PS la mise à l’écart de ses courants supposant d’affronter les puissances financières. Et je ne le regrette pas. Je défendrais bien en effet que des idées diffusées par cette revue ont influencé la vie des idées et nourri des combats pour toutes les émancipations empêchées ou simplement freinées (voir la liste des ostracismes « sanctionnés » par la loi dressée par l’ancienne HALDE).
Mais Politis a, selon moi, une responsabilité dans la diffusion d’idées qui sur le terrain empêchent les alliances de gouvernement. Il fut un temps (jusqu’en 2017 sans doute), on pouvait viser des politiques publiques applicables dans la France et le monde tels qu’ils sont, mais rectifiant sans conteste la trajectoire dite néolibérale. Aujourd’hui, il s’agit d’éviter l’étape 2027 RN, ce qui pousse à faire des compromis avec des courants politiques. Autant le faire dès maintenant puisqu’il faudra le faire après mai 2027. A mon âge et avec mon expérience de l’appareil d’Etat, je sais que cela se constate ou pas, politique publique par politique publique, en priorité pour les politiques identifiées comme de « protection » (santé, éducation, logement, emploi, sécurité intérieure et sécurité extérieure). Quelles lois modifie-t-on, supprime-t-on, édicte-t-on ? Quelles modifications dans les dépenses publiques, avec quel effet pour quelles catégories sociales ? Quels choix de financement : Impôts ? Taxes ? Charges ? Emprunt ? « Privé » ? Quel impact sur la vie démocratique ? Sur la défense de la planète ?
J’attends que Politis bosse ou aide à bosser sur ce terrain : on y constate ou pas la sincérité ou la faisabilité des fameuses priorités accordées aux « valeurs » et aux idées.

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